Attention au lampadaire !

Nous connaissons tous le reflex de rechercher nos clés perdues sous le lampadaire, parce que c’est bien éclairé à cet endroit !

Il arrivent même que que des gens très avertis de ce travers méthodologique, s’y laissent aussi prendre. C’est le cas de Jean Staune, dont je viens de lire le dernier ouvrage: Les clés du futur.

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Parce qu’il est un penseur multi-disciplinaire et qu’il a un certain recul sur le progrès scientifique, Jean Staune se livre à un exercice de prospective sur le monde de ce nouveau siècle, un peu comme Jeremy Rifkin. Bien qu’il insiste longuement sur les phénomènes de singularité, de chaos, d’effet papillon et de non prévisibilité, il ne se gène pas de faire une simple extrapolation du comportement de quelques minorité actuelles pour définir le comportement dominant avenir.

S’il a raison de critiquer le non-applicabilité de la courbe de Gauss, il use d’extrapolations linéaires….peut être parce qu’il n’a pas de vraie rupture non-linéaire à proposer !

C’est pourtant un observateur averti, comme Jacques Atalli qui a écrit sa préface (très décevante selon moi !), mais pas un Elon Musk qui cherche à construire le futur qu’il désire et qui sera jugé sur ses actes et non sur quelques idées tirées de quotidiens.

Permettez moi de jeter un pavé dans la marre par une lettre ouverte, car je n’ai pas trouvé l’adresse e-mail de Jean Staune. Il est bien entendu le bien venu pour me contacter afin d’approfondir le sujet ou pour corriger ma vision.

C’est un peu un lieu commun de dire que le XXIe siècle est celui de la connaissance, avec la montée en puissance de l’Internet. Mais après, il ne va pas tellement plus loin par cette affirmative, ou plutôt, il part très et trop loin dans des considérations philosophiques et religieuses !

De même, il ne s’agit pas de minimiser l’importance des grandes découvertes en Physique au XXieme siècle, mais concrètement, pour 99,99% des citoyens du monde, quel est l’apport quotidien de grandes théories comme la relativité ou la physique quantique ? Il n’y a bien que nos GPS qui sont légèrement corrigés par les calculs de l’influence de la relativité, mais bien peu de choses autour de nous ont des vitesses proches de celle de la lumière. Il est aussi indéniable au niveau quantique que l’expérience d’Aspect soulève de nombreuses questions dont on pourra dériver pour aboutir à celle de l’existence de Dieu. Mais quand il s’agit de travailler, se nourrir, se vêtir, se loger, se divertir, apprendre tous les jours pour essayer de vivre plus heureux avec ses proches, je ne suis pas certain que ces grandes théories soient d’une très grande utilité pratique. Je pense même que n’ayant rien de particulier à prédire, l’auteur cherche et trouve dans ces découvertes scientifiques des justifications de possibles changements sociétaux qu’il aimerait voir arriver et parce que cela le met proches de brillants esprits historiques. Les scandales de la finances mondiale sont très romanesques c’est vrai, mais n’ont pas eu d’influence (heureusement dirait-on!) sur le panier de la ménagère. Les gens normaux ne jouent pas avec l’argent. Aussi c’est un peu naïf pour ce scientifique d’encenser Bitcoin sans voir qu’il s’agit la du pire outil libertarien ! Jean Staune a visiblement besoin d’un cours de cryptographie asymétrique.

Or d’un point de vue beaucoup plus pragmatique, il y a pourtant des choses à dire sur la société de la connaissance qui s’annonce. Reprenons le raisonnement du partage marchand sous la forme d’un défi. De deux choses l’une:

  • soit je ne suis qu’un arnaqueur qui propose une théorie et un système farfelu depuis deux ans et il ne devrait donc pas être difficile pour des esprits plus expérimentés que le mien de démonter scientifiquement mon argumentaire. Ne vous y trompez pas, je leur en serai reconnaissant de me tirer cette épine du pied !
  • soit j’ai mis le doigt sur une véritable rupture, en pure sérendipité, mais j’ai encore du mal à la faire comprendre et à la faire diffuser. Autant dire que je ne me sens pas assez fort pour porter cette innovation tout seul et donc toute aide est la bienvenue, de personnalités comme Jean Staune en l’occurrence.

Au départ, il y a le constat que depuis l’Antiquité, le commerce crée toujours une relation 1-1 instantanée et anonyme et cela convient parfaitement à l’échange de biens matériels et de services, biens pour lesquels le coût marginal est important. Si la révolution industrielle à permis par des économies d’échelle, d’utiliser beaucoup de capitaux (d’où le capitalisme !) pour augmenter les marges, les bénéfices d’entreprises toujours plus grosses après fusion, jamais ce coût marginal ainsi réduit n’a été complètement annulé.

Or Internet apporte un immense réservoir de biens immatériels de valeur et pour lesquels le coût marginal reste strictement nul. Ainsi un étudiant génial dans sa chambre peut diffuser à plusieurs milliard de personnes sa dernière création musicale en un instant et sans que cela lui coûte plus d’effort et d’argent que de la faire écouter à ses trois amis.

La première réaction devant cette nouvelle propriété a été de clamer fort que comme le prix d’un produit est proportionné par sa rivalité et son coût marginal, tous les biens immatériels du Net sont et devront rester gratuit ! On a arrive à ce monde des Bisounours où les créateurs se nourrissent seulement d’idées et de point de notoriété et n’ont jamais besoin d’argent, tout le monde partage tout ce qu’il prend aux autres, sans limite et avec plaisir partagé !

Or il n’est pas besoin d’être grand philosophe pour savoir que toute création humaine, matérielle ou immatérielle, mérite sous une forme directe ou indirecte, une rémunération et une reconnaissance légitime.

Certain ont pensé à une version « communiste » avec une licence globale ou contribution créative, imposée à tous et payées par tous et des gentils agents/bénévoles de l’administration qui redistribueraient cet argent au mérite des créateurs…sans trop savoir comment juger que tel artiste A mérite deux fois plus que tel artiste B !

D’autres ont avancé qu’il faudra en passer par un revenu de base. Tout être vivant à droit à un revenu, qu’il soit ou non prolifique et génial dans ses créations.

Mais attendez ! Pourquoi ne pas simplement proposer à la vente directe sur Internet ses propres créations immatérielle, mais avec une vente adaptée au commerce de biens à coût marginal nul ?…une vision a priori numérique libérale et artisanale (la notion d’entreprise n’a plus de sens) mais supportant aussi une politique sociale et solidaire forte; explications:

Très vite, en observant le numérique, on remarque qu’un créateur n’est plus en relation avec un seul acheteur, mais avec une multitude (relation 1-n), désirant effectuer leur achat à des instants différents, mais exigeant de toujours tous payer le même montant pour le même bien (faire comme le voisin, surtout quand la notion de prix d’une œuvre est souvent aléatoire ! ). Il ressort ainsi deux idées simples et très démocratiques:

  • plus il y a d’acheteurs du même bien et moins élevé devrait être le prix.
  • le revenu du créateur doit être fonction croissante du nombre d’acheteurs (mérite) mais surtout pas proportionnel (abusif). Comme son effort/temps/travail a été fini, non infini, il est logique que son revenu reste fini, donc borné par une limite qu’il se fixe lui même au départ en toute transparence.

On en déduit mathématiquement deux propriétés:

  • quand le nombre d’acheteurs tend vers l’infini (quelques millions ou milliards), alors le bien devient gratuit (passage automatique dans le domaine public) et en même temps le créateur a touché le revenu maximal escompté.
  • puisque le prix courant du produit décroit dans le temps quand de nouveaux acheteurs se présentent, il y a un mécanisme de remboursement automatique et gratuit (par Internet) vers les anciens acheteurs pour que chacun ait payé à tout instant le même prix.

Le plus incroyable est que ces règles sont contenues dans la petite formule \mathcal{T}_i = i \mathcal{P}_i et mise en œuvre par une monnaie dédiée, mondiale (\sqcup), uniquement par Internet, sécurisée par une signature cryptographique.

S’il y bien un domaine où Internet devrait apporter la gratuité, c’est bien la monétique (transactions financières, micro-remboursements)…qui se sont que des calculs de niveau CM2. Dit autrement, la banque n’est pas un métier d’avenir avec Internet !

Cette nouvelle économie, totalement résistante à la spéculation, est créatrice de ses propres valeurs marchandes sans parasiter les échanges de biens matériels et sans ponctionner sur l’environnement (cela devrait réveiller l’écolo au fond de la salle !). Certains pourront vivre avec plaisir de leur art en vendant leurs œuvres (de qualité) et d’autres pourront dépenser leur revenu pour bénéficier de l’expérience de créations artistiques choisies librement. Toute cette économie est valorisante pour l’homme et n’est pas accessible aux robots, qui devront se contenter de remplacer les ouvriers pour la fabrication de bien matériels….pourquoi devrait-on s’en plaindre !

Les emplois, la croissance attendue de cette économie numérique orientée vers la création de biens immatériels culturels pourraient parfaitement financer une solidarité (chômage) des personnes les moins douées pour la création, et aussi aider le financement de la production des biens vitaux (nourriture, habits, constructions, véhicules) dans le plus grand respect de l’environnement, avec un fort investissement dans des ressources énergétiques renouvelables. Oui, d’une certaine façon, la société devra payer des gens à consommer de la culture toute la journée ! N’ayant plus de travail « classique » à leur offrir, c’est la seule solution de les éloigner de l’oisiveté sans les laisser verser dans le fanatisme religieux. Il faudra surement ajouter un peu de sport et de sexe pour qu’ils ne pensent pas trop à se faire la guerre…

Alors que l’accumulation de biens matériels a des limites intrinsèques (difficile de conduire dix Ferrari en même temps !), et valorise un monde d’arrogance de l' »avoir », la consommation/production de biens immatériels, connaissance ou culture, valorise plutôt un monde de la modestie de l' »être ». On peut hériter en une seconde d’une fortune financière ou d’une infortune de ses parents alors qu’il est plus difficile et plus long d’hériter d’un esprit saint et épanoui.

Promouvoir ce genre d’économie marginaliserait ceux que ont abusé du système actuel (financiers, politiciens, intermédiaires véreux,..). Sans nous mettre à l’abri d’un accident nucléaire/biologique, cela en diminuerait fortement la probabilité.

Je suis volontairement allé vite dans l’explication du Partage Marchand car j’ai la prétention de penser qu’il y quelque chose de réellement utile et urgent derrière ces idées, pour chaque citoyen de notre petite Terre. Je suis disposé à re-expliquer tel ou tel détail si besoin….mon activité sur la start-up pluggle est aussi une autre urgence écologique.

Merci surtout à Internet de rendre cela possible pour les prochaines générations et à me donner la possibilité de m’exprimer sur un blog ou sur des archives ouvertes. Cela ne bouge jamais aussi vite que l’on voudrait ! Quand j’ai proposé le « partage marchand » comme sujet de recherche du programme OH Risque2014 de l’ANR, ces éminents experts m’ont répondu que ma proposition manquait d’antériorité et de soutiens de chercheurs reconnus ! C’est bien connu, satisfaire les caprices de tel vieux professeur de physique quantique qui a trouvé (son thésard plutôt à trouvé !) une nouvelle particule au fond de son labo passe avant la validation d’une proposition économique (de niveau mathématique de première S!) qui toucherait portant en application, la vie quotidienne et pourrait apporter un peu de bonheur à de milliards de personnes…un détail qui ne valait pas les 19k€ demandé dans le programme.

Laurent Fournier, Ph.D.

⊔: monnaie mondiale dédiée au numérique

Le concept de monnaie mondiale fait souvent sourire les économistes. En effet, il a été démontré, par André Orléan en particulier, qu’une économie marchande ne pouvait pas se passer d’une monnaie et que des forces naturelles tendaient à l’hégémonie d’une seule monnaie. Les promoteurs libertaires d’une myriades de crypto-monnaies ne doivent pas s’y tromper. C’est le besoin de liquidité qui prime en économie et non le besoin de créer sa propre monnaie local, voire corporatiste ou sottement anti-capitaliste. Alors pourquoi n’observe t-on pas une seule devise dans le monde ?

Une monnaie n’est souvent que la manifestation économique de l’unité d’une nation qui se bat dans une arène mondiale. Chaque nation essaie d’augmenter ses pouvoirs dans l’absolu et vis à vis des autres, en passant des alliances avec certains ou en lançant des attaques envers d’autres. Sa politique monétaire est un outil incontestable de la guerre économique.

IMG_1320A ce jeu, le plus puissant (les USA) a toujours un avantage et il vaut mieux être challenger (Europe, Chine,…) qu’un tout petit pays avec sa propre devise, pour ne pas se voir attaqué par les majors. D’où l’intérêt pour les pays du vieux continent à forcer l’instauration d’une monnaie commune qui ait un poids face au $, en espérant que les structures politiques suivent la trace.

Si le citoyen tend à l’utilisation, préfère inévitablement et raisonnablement n’utiliser qu’une seule monnaie quotidiennement, c’est parce qu’il n’est pas investi de la lourde charge de création-monétaire. Ce pouvoir de création monétaire donne d’un coté beaucoup de pouvoir à ceux qui le possèdent, mais ce pouvoir est d’autant plus important que le groupe des adhérents est grand. Il y a donc clairement un rapport de force entre le peuple qui accepte le regroupement sous une même monnaie à la condition que des principes démocratiques soient respectés et les institutions, contrôlées par une certaine élite, en charge de la création monétaire. Refuser toute autorité comme le font les crypto-monnaies de la famille Bitcoin n’est absolument pas gage de démocratie. Il y a seulement transfert d’une autorité institutionnelle, élue et normalement régulée vers une autorité individuelle, aléatoire et temporelle; celui qui a définit la chaîne de caractères racine de la blockchain Bitcoin est le « dieu » de pyramide de Ponzi ainsi créée. Or si une création monétaire ne respecte pas certains principes d’équité, alors la monnaie en question devient un jeu d’argent, qui est contre-productif pour l’économie et qui doit être dénoncé comme tel. Une vraie monnaie doit faciliter les échanges sans imposer aux acteurs d’entrer dans un jeu de hasard ou de stratégie. Le temps de cerveau consacré à la fixation d’un prix et à la décision d’achat doit absolument être minimisé et laisser du temps pour la création matérielle ou immatérielle. Donc les crypto-monnaies de type Bitcoin sont des anti-monnaies, des destructeurs d’économie, des perturbateurs de paix sociale….car c’est quand un citoyen réalise qu’il s’est fait roulé à un jeu caché qu’il devient le plus violent. Loin de moi l’idée d’interdire les jeux d’argent, mais chacun doit être consentant et parfaitement informé des risques. Imposer Bitcoin serait équivalent à injecter de force une drogue. L’absence d’institution identifiée, le recours à des logiciels libres ou la présence d’un protocole décentralisé auraient bon dos face à une telle atrocité sociale.

Revenons maintenant à la problématique de monnaie mondiale

Envisager une devise mondiale, ce serait abandonner des armes et donc pour les politiques, renoncer à des marges de manœuvre pour conduire son pays en toute souveraineté. Ce serait aussi une obligation de résorber les inégalités de richesse entre pays, ce que les nations les plus favorisées ne sont pas tentées de faire par crainte d’y perdre au change. A l’image de la solidarité entre individus, la solidarité entre pays n’est jamais totale et sans limite…malheureusement.

Si l’on ajoute le fait que le ForEx reste un terrain de jeu favori de spéculateurs biens planqués, donc dans l’économie « classique », il y a de fortes chances qu’une monnaie mondiale ne voit jamais le jour.

Notons en passant la très grande difficulté que connaissent actuellement les États à prélever une TVA sur des produits et services trans-nationaux et du fait de la multiplication des échanges P2P (personne-to-personne) car il est techniquement impossible de taxer des amateurs non explicitement référencés pour commercer…nous reviendrons sur ce problème.

Pour l’économie numérique, la vraie, celle basée sur le Partage Marchand, définir et utiliser une monnaie mondiale dédiée (notée ⊔) fait sens pour plusieurs raisons:

  • les échanges/partages s’effectuent sur le Net, mondial par définition. La nationalité de l’internaute ne peux jamais être connue avec certitude (un simple VPN permet de faire voir son adresse IP venant de tout autre pays)
  • comme cette monnaie est dédiée aux biens immatériels du Net exclusivement, une conversion est nécessaire dans une devise courante pour acheter ou pour vendre des biens matériels ou des services. C’est à l’occasion de ce change qu’il est très facile, et automatique de prélever une taxe sur le taux de change. Dans le cas d’un acheteur européen qui converti des € pour avoir des , achète ensuite une œuvre culturelle à un américain, qui convertit alors les en $, la première conversion produit un revenu pour la BCE, redistribuée au États membres et la deuxième un revenu pour la FED, reversé à l’État Fédéral américain.
  • La spéculation en n’est pas possible par construction de l’économie numérique centrée sur l’artisanat numérique, mais aussi par la fixation d’un taux de change selon un algorithme stabilisateur. Les taux de conversion du ne sont ni ouverts aux marchés, ni ouverts aux décisions politiques.
  • La création monétaire est dans un premier temps nulle (ce n’est qu’un moyen de paiement numérique) pour ne pas créer d’inégalités, mais on peut logiquement envisager qu’à mesure que se développe un artisanat numérique décentralisé et se passant d’intermédiaires de type entreprises, il soit logique de d’allouer un part de création monétaire directement aux citoyens, en veillant à protéger le principe d’unicité et de façon progressive pour ne pas trop dé-avantager les non-encore adhérents.
  • Comme le Partage Marchand impose un mécanisme de remboursement, il est préférable que l’économie associée ait sa propre monnaie pour plus de clarté/transparence et pour ne pas prêter le flanc à des fraudeurs qui ne s’engageraient pas à respecter pas les principes démocratiques du Partage Marchand, sous prétexte de liberté commerciale.
  • Le n’étant que numérique et entièrement basé sur Internet ouvert, il doit y avoir un minimum de liens avec les réseau bancaire traditionnel, gros demandeur de commissions. Les calculs supplémentaires imposés par la technologie du partage marchand ne doivent pas être l’objet de frais de fonctionnements. Le Net peux largement supporter la monnaie , mais cette dernière devra se cantonner au Net pour rester « gratuite ».

La définition des taux de conversion de vis à vis des autres devises mondiale fait de la référence la plus stable qui puisse exister. On peut même se servir de cette référence comme outil de mesure des fluctuations d’une devise quelconque. La seule variable d’ajustement est la pondération de chaque monnaie en fonction de la masse monétaire en circulation, selon que l’on considère ou pas les échanges financiers dans le calcul de cette masse monétaire, le  peut très légèrement varier, mais il ne serait pas très difficile pour l’OMC d’obtenir un consensus sur les valeurs des masses monétaires relatives de toutes les devises mondiales.

L’économie matérielle implique des transports, des transformations intermédiaires. Les prix des produits et services sont donc très dépendants des conditions géographiques, historiques des intervenants dans la chaîne de fabrication. L’hétérogénéité des monnaies ne fait que traduire ces déséquilibres pour maintenir une certaine homogénéité au sein d’une même région historico-géo-politique.

Pour un bien immatériel, son prix n’est pas un critère de concurrence et il doit seulement être compatible avec la propension à payer un bien culturel (très subjectif), mais la correspondance avec des biens matériels est automatiquement ajustée par le taux de change avec la monnaie locale. Pour illustrer de façon caricaturale cette propriété, nous dirons qu’un individu dans un pays riche peut acheter une chanson sur le Net pour le prix d’un BigMac et que l’auteur de cette chanson, par exemple dans un pays en développement, pourra acheter l’équivalent d’un BigMac dans son pays. Donc pour tous les acteurs du Net, il devient seulement utile d’utiliser la même référence, en , comme on utilise l’Anglais pour les messages courants.

Le besoin d’une crypto-monnaie mondiale dédiée aux biens immatériels de plus en plus présents dans l’économie du XXIe siècle, devrait s’affirmer et se justifier de plus en plus, mais il faudra veiller à ne pas tomber dans les pièges d’arnaque de type Bitcoin, et il faudra la participation d’institutions centrales pour au moins réguler la création monétaire, et pour préserver l’unicité des comptes principaux de chaque citoyen. C’est un grand chantier, mais je ne vois aucun obstacle technique. Il faut juste considérer la présence d’Internet, y voir une opportunité formidable et la volonté de promouvoir une économie numérique dans un cadre démocratique affirmé. Nous n’avons pas à nous positionner sur le plan politique tant le raisonnement vers une monnaie mondiale dédié me semble conduit par une argumentation scientifique, positive, qu’il faut juste expliquer et diffuser.

Je me permets de rappeler que ceci est chaleureusement ouvert à la critique. En particulier, je serais ravis que des universitaires spécialistes de la monnaie, tels qu’André Orléan, puisse analyser le tournant numérique imposé par le Net et les crypto-monnaies.

LF

Michel et Bernard, des économistes

A corriger mais je dois m’éclipser

Le dernier livre que j’avais sur ma table de nuit était l’ouvrage très impertinent de Bernard Maris, assassiné hier par des agglomérats de cellules capables de tenir une arme de guerre mais dépourvu du moindre neurone au point de déshonorer toute l’espèce humaine.

Photo du livre ici

J’ai tendance à être optimiste dans les mes analyses prospectives parce que je sais que si les citoyens font le choix de la démocratie, alors les générations futures pourront en tirer un grand bénéfice. Contrairement à beaucoup d’écolos qui n’envisagent qu’un avenir sombre, sans porte de sortie pour réaliser cette transition énergétique tant nécessaire, je voulais et veut encore croire que des solutions raisonnables sont possibles.

J’ai eu la chance, entre le hasard et la sérendipité de découvrir une loi fondamentale de l’économie numérique du XXIe siècle. Je m’étonne encore tous les jours des avantages que pourrait offrir le Partage Marchand à mes concitoyens et en particulier aux jeunes générations bien malmenées par la crise. Bernard avait exactement la même préoccupation en fustigeant les bagnoles fumantes, les financiers vereux et l’hommage qu’il à fait à Houellebecq était pour ramener certains économistes dont on a montré récemment la supériorité (), à une certaine humilité et un humanisme que le romancier embrasse plus fortement.

L’atroce attenta de Charlie-Ebdo m’a révéler une chose importante et une lacune profonde dans ma présentation du Partage Marchand; l’Humour. Je réalise à quel point c’est un pilier de la démocratie à coté de la liberté, de l’égalité, de la solidarité et du mérite….tels que mentionnais dans mon dernier post.

Je voulais faire un billet pour dire tous le mal que je pense des « abonnements culturels », car c’est une arnaque similaire à FranceLoisir auprès des manies, pour revendre les invendus de romans de très mauvaise qualité à des gens crédule. Quand j’achète un livre, je me moque de l’éditeur, du format ou du prix reçu…un abonnement à des livres n’a aucun sens et pour le même prix, je peux largement me payer les vrais livres qui m’intéressent. Mais il faut savoir de temps en temps découvrir de nouvelles choses et c’est pourquoi je suis abonné à AlternativeEconomiques, pour lire des articles que je n’aurais pas cherché sur le Net.

J’ai décidé aujourd’hui de m’abonner à CharlieEbdo. On comprendra facilement pourquoi, mais j’ai grand besoin d’apprendre à pratiquer l’humour. Face à certains actes, les plus belles théories mathématiques sont sans prise. Seul l’humour peut vaincre la connerie.

Merci Bernard pour les moments de joie que tu nous a fais vivre. Tu resteras avec nous pour toujours sur le Net, comme toutes les œuvres d’art.

Amicalement,

Laurent

 

 

 

 

 

 

 

L’économie du XXIe siècle

A relire ASAP et ajouter une photo

La science économique a toujours été à la croisée de plusieurs objectifs :

  • observer les phénomènes sociaux naturels en vue de comprendre les mécanismes d’échange marchand.
  • optimiser selon divers critères les échanges marchands pour satisfaire plus de besoins de plus de monde.
  • respecter au mieux les contraintes démocratiques de vie en société.

La notion de valeur est fondamentale pour caractériser un bien, mais aussi pour caractériser l’échange potentiel de ce bien, et enfin pour caractériser la satisfaction des personnes qui participent à l’échange. La monnaie a toujours été le moyen privilégié pour faciliter les échanges et pour résoudre la problématique l’illiquidité. Donc la détermination du prix d’un bien a été in fine l’objet de nombreuses études économiques.

Un prix a toujours été une valeur scalaire (une valeur numérique) au point qu’on n’envisage pas jusqu’à présent qu’il en soit autrement. Donc le revenu total T d’un producteur du bien est simplement égal au prix P de ce bien payé par le consommateur, lors d’une relation instantanée et préservant l’anonymat des personnes. La relation P=T est tellement simple qu’il vient à l’idée de personne de la qualifié de « loi économique ». Pourtant cette relation illustre bien un accort tacite entre le vendeur et l’acheteur que le juste prix inclut le travail du producteur et une marge légitime, tout en restant dans des limites compatibles avec le revenu et avec l’intérêt de l’acheteur. Un échange marchand est donc une expression de liberté à ne pas prendre d’engagement pour autrui et d’équité relative dans l’échange. Tout cela est bien admis et respecte fortement les exigences démocratiques tant que l’on reste dans un schéma de production artisanal.

Le simple effet de la concurrence entre producteurs a incité dès le XIXe siècle, a fusionner les moyens de production, à faire appel en conséquence à des capitaux extérieurs, pour produire à la chaîne des biens identiques et bénéficier ainsi d’un effet d’échelle; soit une baisse du prix, soit une hausse de la marge. Ainsi les entreprises (personnes morales) ont largement envahi le monde économique des artisans. Mais si l’on y regarde de plus près, un bien manufacturé est en réalité composé de deux entités bien distinctes :

  • une conception immatérielle produite une seule fois
  • une fabrication à partir de matières premières répétée à chaque instance produite

Donc pour un bien vendu en n exemplaires, son prix le plus équitable devrait être proportionnel au coût de fabrication et seulement 1/n du coût de conception. Prenons par exemple une voiture fabriquée à plusieurs millions d’exemplaires, son prix devrait être sensiblement inférieur à celle qui n’est fabriquée qu’en dix exemplaires, même si la qualité des voitures sont comparables. Chacun admet que le prix soit un pari sur l’avenir d’un produit lancé car on ne sait jamais à l’avance combien d’instances du produit seront achetées (donc fabriquée) et à quelle fréquence. C’est l’argument principal des apporteurs de capitaux pour assurer des investissements productifs (contre une rémunération au passage). Il suffit d’une mauvaise évaluation du prix et c’est l’un des deux acteurs de l’échange qui est lésé, rompant ainsi avec un principe d’équité démocratique, même si le prix est contraint par les enjeux concurrentiels d’un coté et les effets du marketing de l’autre. Ainsi un bien très populaire aura vu sa conception vendue illégitimement autant de fois que d’objet fabriqué, laissant une marge réelle sans aucune limite supérieure, sans aucun rapport avec la finitude du travail de conception requis, aussi génial soit-il.

Imaginons maintenant un système légèrement différent sur la notion de prix, qui n’est plus scalaire, mais une fonction-prix, variable dans le temps, en fonction du nombre et des instants d’achat du même bien manufacturé. Ce changement de paradigme sur le prix permet au producteur de reverser une partie de son revenu pour rembourser partiellement les premiers acheteurs et offrir un bien à un prix décroissant dans le temps, de telle façon que tous les acheteurs aient payé à tout instant le même prix. A chaque achat i, on observe alors la relation entre le revenu cumulé et le prix courant Ti = iPi cette fois plus complexe. Il y a alors respect total de l’équité démocratique dans l’acte d’achat mais un phénomène nouveau apparaît alors: Puisque le prix décroît en fonction du nombre de personnes qui achètent librement le même produit, on observe un partage des coûts entre acheteurs, en assurant pour autant un revenu (sa marge) croissant et légitime pour le concepteur, mais borné par une limite définie initialement (revenu total espéré). C’est au prix de cette complexification de la notion de prix que l’équité bien établie dans un échange marchant artisanal est préservée pour un échange (partage plus exactement) marchand industriel.

Pourquoi ne suivons nous pas ce modèle de prix depuis le XIX siècle ? Pour deux raisons principales :

  • la partie immatérielle (conception) d’un produit était jusqu’à très récemment de moindre valeur relative ou considérée comme telle, que la partie matérielle (fabrication) et donc il n’y avait aucune raison de changer nos habitudes issues du commerce artisanal de biens matériels. Pour des produits à forte composante immatérielle comme un livre, on a préférer imposer un arsenal législatif du Droit d’Auteur pour résoudre ce problème.
  • La tenue des comptes des fonctions prix n’est techniquement pas possible avec des formes archaïque de monnaie. Il est requis un réseaux informatique global, ouvert, avec des coûts de calcul et de transaction gratuits et une monnaie de type dette et non de type valeur. Seul Internet a la capacité de remplir cette fonction (le réseau privé bancaire ne le peux pas)

Qu’est ce qui caractérise foncièrement l’économie du XXIe siècle ? C’est bien la présence d’Internet pour la double fonction :

  • de réservoir de bien immatériels purs (100% de conception 0% fabrication)
  • de monnaie/moyen-de-paiement par l’enregistrement de crypto-transactions sécurisées.

Nous vivons une mutation profonde dont la crise est révélatrice, à savoir une automatisation/robotisation croissante, une rareté de l’emploi classique du travail matériel, un besoin de biens immatériels culturels et donc en face une reconnaissance accrue et légitime des métiers de création de biens immatériels (de la connaissance et de la culture). Viendra un moment au XXIe sicle où cette économie des biens immatériels sera plus importance et plus génératrice de richesse que l’économie classique, énergivore que nous avons connu depuis l’Antiquité jusqu’au XXe siècle. A ce moment là, il serait légitime de rompre avec le modèle de prix scalaire et d’adopter un véritable outil démocratique pour le XXI siècle. Le fait de passer d’échanges marchand à un partage marchand résout la problématique sous évaluée du piratage, du Droit d’Auteur imposé en force, mais surtout, le Partage Marchand est un formidable incitateur et activateur d’activités créatrices de richesse dans un contexte complètement social et plus seulement individuel car l’acte d’achat est fortement façonné par le mimétisme, les besoin d’appartenance et d’activité sociale. Contrairement à l’économie classique qui privilégie l’individualisme, cette nouvelle économie numérique est génératrice de lien social, tout en favorisant le mérite et donc l’effort à produire des biens immatériels toujours de meilleur qualité, c’est à dire des signes culturels qui fournisse au peuple le moyen de s’émouvoir et de s’éduquer de plus en plus et de mieux en mieux. L’historique des productions et des achats forgent une signature personnelle qui traduit l’expérience, l’apprentissage et les goûts de chacun. Si l’on ajoute des mécanismes redistributif (double taxation des revenus et des changes de devises locales avec la devise mondiale dédiée aux biens immatériel), on obtient un économie numérique/immatérielle/culturelle qui respecte mieux que l’économie classique des principes de :

  • liberté (choix du bien, aucune dépendance avec le vendeur)
  • égalité (prix pour le même bien, équité entre le concepteur et l’ensemble des acheteurs)
  • solidarité (mécanismes public de taxation et redistribution jusqu’à un revenu de base)
  • mérite (valorisation de l’effort, du travail et des qualités de production culturelle)

Comble du bonheur que nous offre cette économie du XXIe siècle !, la spéculation n’a aucune prise sur le Partage Marchand de bien immatériels. L’impact philosophique est aussi primordial; En effet, quand seule l’économie des biens matériels et des services n’existaient, le moteur implicite de la société était la course à la richesse matérielle avec les excès que l’on connaît et l’indifférence correspondante de la grande pauvreté d’une partie des peuples. Or la cohabitation de plus en plus prégnante de l’économie numérique devrait au contraire valoriser une course au bien être et non au « avoir beaucoup », une satisfaction de sa soif de connaissance et de jouissance culturelle et donc un relatif désintérêt de l’accumulation matérielles. Une fois résolu un minimum d’éducation et l’accès gratuit à Internet pour tous, chaque enfant sur Terre sera bien mieux armé pour s’épanouir dans la vie que ce qu’il a été jusqu’à présent en fonction de son héritage matériel, source des inégalités les plus injustes. La question même des inégalités (voir les travaux de Picketty) devient alors moins prégnante par le soutien parallèle du Partage Marchand. Il est amusant de constater que l’activité principalement artisanale depuis l’Antiquité est passée par deux au trois siècle d’activités principalement industrielle pour maintenant et prochainement redevenir artisanale, mais dédiée à la production de biens à coût marginal nuls; totalement immatériels, mais de grande valeur que ne pourront jamais réaliser des ordinateurs. (Ce qui caractérisera l’Art sera l’incapacité à être réalisé par un robot). L’Art aura trouvé son Graal car tout artiste pourra diffuser ses œuvres sur le Net (immense audience sans frais), sans se dé-saisir de l’original analogique et sans céder aux caprices du marché spéculateur des amateurs d’Art. La dé-intermédiation qui accompagne le Partage Marchand renforce aussi les liens humains entre les créateurs et leurs public.

Quant à la transition énergétique nécessaire si l’on veut préserver notre planète pour les prochaines générations, elle se serait tout simplement pas possible sans le générateur de richesse que peut constituer cette économie numérique. Que les promoteurs du « non marchand » à tout prix en prennent lourdement la mesure car en s’opposant au Partage Marchand sous prétexte de monétarisation, ils s’interdisent tout simplement une sortie écologique par le haut et imposent à tout que l’on revienne vivre à un état autarcique, près-économique, avec une une souffrance décuplée vu les prochaines conditions démographique du XXIe siècle.

Si Internet nous est donné tant il fait partie de notre acquis naturel ou artificiel, il reste encore du travail pour câbler sur TCP-IP un protocole applicatif qui permette à chacun de participer au Partage Marchand. Cette économie n’est donc beaucoup moins basée sur l’observation de phénomènes naturels mais plus sur la construction d’un système démocratique qui ne se crée pas tout seul, mais qui permet si adopté une optimisation jamais rencontrée dans l’Histoire de la création de richesse et de sa distribution équitable.

Il y a donc bien une économie spécifique au XXI siècle et comme nous n’en n’avons parcouru que un huitième, il ne tient qu’à nous et à nos représentants politiques d’adopter et de construire le Partage Marchand pour bénéficier de ses opportunités ou-bien de se laisser emporter par une crise qui peut s’envenimer en crise religieuse, guerre civile ou autre invention auto-destructrice dont l’Homme a le secret.

Une Tesla pour tous à Noël !

Nous ne sommes pas en 2014 !…à cette époque une Telsa S coutait quelques 100.000€. Personnellement, je me contentais d’une Citroën C-zéro qui faisait mon bonheur quotidien. Vu le niveau d’équipement en bornes de recharge en France d’alors, une Telsa model-S était aussi rare sur la route que belle en photo.

Par jurvetson (Steve Jurvetson) CC BY 2.0

En ce Noël 2028, un grand nombre de foyers se sont offert une Tesla, même d’occasion, mais avec un nouveau pack de batterie car la Chine en produit pour moins de 5000€. Les anciens packs sont recyclés par les usines de fabrication de batteries ou utilisés en tampon pour l’habitat individuel, pour absorber les variations de production des énergies renouvelables. Fort heureusement, nous sommes sortis de la crise des années 2010-2020. Cela a pris du temps aux gouvernements pour reconnaitre les bienfaits de l’économie numérique respectant le Partage Marchand. Dire qu’à cette époque, certains prônaient la décroissance sans aucune substitution économique. Or nous savons maintenant que la transition écologique qui a enfin été mise en place dès 2020, n’a été possible que par la croissance, mais une croissance absolument non energivore. On sentait bien avec la montée en puissance de l’Internet dès 2010 que l’économie de la connaissance était notre seule planche de salut, mais il fallait bien distinguer les connaissances scientifiques restant des biens communs gratuits des biens immatériels culturels, partagés pour un coût non nul en ⊔, avec remboursement automatique et une crypto-monnaie mondiale dédiée. Le piratage enfin dissuadé, le Droit d’Auteur enfin abandonné, de nombreux et talentueux artistes ont pu vendre leurs oeuvres immatérielles et vivre de leur art, créant plus de richesses que les biens matériels et les services réunis. Ces derniers biens matériels sont largements produits par des robots. Il est maintenant possible, et cela devenait urgent vu les dégâts déjà provoqués sur mère Nature,  de financer des équipements écologiques lourd. Par exemple, la gratuité des recharges électriques pour le transport n’eu pas été envisageable sans ce changement économique fondamental.

Pour mes transports, je n’ai pas opté pour ce Noël pour le tout nouveau châssis modèle 8 de Tesla, car j’aime bien mas vielle Telsa S rouge de 2017…avec un nouveau pack de batterie il est vrai ! J’ai toujours une C-zero blanche de 2012 pour les petits trajets, mais elle ne dispose pas de la conduite automatique et donc l’assurance devient chère si l’on s’éloigne avec de Toulouse.

Avec quelques jours de retard, je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année 2029 !

Du troc au partage marchand

Dans l’histoire économique, il est communément admis que le passage du troc pur à l’utilisation d’un objet particulier pour assurer la fonction de monnaie, est une rupture, sinon la rupture déterminante pour le développement des échanges de biens matériels et la naissance de la finance.

Par Tomascastelazo (Travail personnel) [CC-BY-SA-3.0

Pour tout membre d’une société donnée, il s’agissait d’accepter l’usage d’un bien intermédiaire, pouvant servir de réserve de richesse, pour différer un achat. Cet usage libérait de l’obligation de faire un double échange matériel avec la même personne. On connait le classique dilemme de A qui possède X et veut Y, B possède Y et veut Z et C qui possède Z et veut X. Sans monnaie, avec seulement du troc, le nombre et la fréquence des échanges reste très très inférieur à son potentiel et donc toute l’activité économique est pendue à cette simple acceptation de monnaie par tout un chacun.

Quelques 2000 à 5000 ans plus tard, nous sommes face à un nouveau dilemme économique. Il ne s’agit plus de s’échanger des biens matériels ou des services, mais des biens immatériels. Puisque ces biens sont le résultat d’un travail, de temps et d’efforts, il parait légitime que leurs créateurs touchent un revenu correspondant. Selon Marc Halévy, l’économie liée aux biens immatériels représenterait une part très importante et inexorablement croissante de l’économie du notre société du XXIe siècle.

A l’image d’une société qui ne pratique que le troc et donc n’exploite presque rien de son potentiel économique, nous sommes encore en 2014 dans une société qui fait du troc numérique et nous n’exploitons quasiment rien du potentiel d’économie numérique que permet Internet.

De même que l’éleveur/cultivateur a du il y a 5000 ans intégrer dans son esprit le concept de monnaie pour dépasser le simple troc avec ses proches, le citoyen du XXIe siècle devra intégrer que l’achat d’un bien immatériel avec son téléphone, quel que soit ce bien, déclenche un mécanisme (automatique bien entendu, transparent et gratuit !) de remboursement d’une partie de ce bien, simplement parce que d’autres acheteurs sur Terre se sont montrés intéressés par le même bien sur le Net à différents moments. Ce remboursement est progressif de façon à ce que le créateur touche toujours plus d’argent à mesure qu’il vend son bien à plus de gens, mais surtout, il permet d’être égalitaire entre acheteurs, c’est à dire qu’à tout instant,

…tout les acheteurs ont payé (remboursement inclus) le même prix pour le même bien.

Concrètement, on passe d’un système de relevés de comptes statiques (imprimables) à des relevés de comptes dynamiques…votre solde se met à croître sans rien faire ! D’une certaine manière, on peut dire que toute la comptabilité classique est ébranlée car les procédures varient pour calculer les avoirs et les dus.

On ne peut plus parler d’échange comme pour les biens matériels mais de partage de biens immatériels. Le troc numérique correspond à un double système de transactions:

  • d’un coté la gratuité totale des biens piratés,
  • de l’autre le coût élevé et non partagé des biens sur les sites dit légaux, conforme au droit d’auteur.

Or l’existence de ce double système, des inégalités et des frustrations qu’il induit entre générations et entre personnes, de la guerre permanente qu’il alimente, ce double système est tout l’opposé d’une construction démocratique. Quand il y a violation démocratique, alors les échanges économiques ne se font pas ou sont réduis au minimum. C’est d’autant plus grave que pour le numérique, principalement constitué de biens culturels, besoins non primaires par définition, il est constaté que les plus démunis ne consomme rien alors que les fortunés pratiquent sans aucune limite, augmentant les inégalités sociales et sapant les efforts de mobilité sociale par l’éducation.

Donc l’abandon du troc numérique au profit du partage marchand est une impérieuse nécessité tant économique, pour libérer les transactions de biens immatériels (nouvelle croissance, nouveaux emplois, nouvelles recettes fiscales), que démocratique pour donner du pouvoir d’achat de biens culturels aux plus démunis et augmenter le niveau moyen d’éducation.

Ne doutons pas que la transition soit rapide et facile, mais nous avons tous intérêt à ce qu’elle opère vite et de façon universelle.

Quand on a compris le saut conceptuel du numérique qui nous attend avec le PM, ce petit remboursement qui change tout, alors on ne peut qu’être surpris qu’il ne suscite aucun intérêt, aucune critique, même lors d’une consultation nationale sur le sujet! Certains matins, je me demande si le Net est bien le même pour tout le monde !

Enfin, ce saut conceptuel est peut être la clé de l’écologie dans le sens que l’économie classique peut « se payer » la préservation des ressources naturelles épuisables en se finançant par l’économie numérique, non énergivore et dont la limite n’est que la capacité de l’esprit humain à assimiler des biens culturels. Je suis persuadé qu’il n’y pas saturation en la matière !

Je ferai un second billet sur l’implication d’une monnaie mondiale dédie aux biens immatériels qui respectent le Partage Marchand.

Partage Marchand : un BitTorrent payant !

Il n’est pas toujours simple de comprendre tous les détails du Partage Marchand, de s’imaginer les implications que ce nouveau modèle peut avoir sur la société. J’ai constaté une confusion entre le Partage Marchand, qui implique obligatoirement un processus de remboursement, avec l’engouement actuel de la location par Internet de biens matériels privés, dans ce qui est nommé; économie du partage.

Il me semble que le concept le plus proche est le protocole BitTorrent. Pour rappel, BitTorrent permet une architecture distribuée en P2P (Pair à Pair), pour partager n’importe quel fichier, souvent de grosse taille, des films en HD par exemple. Ce protocole est non seulement très efficace, mais il respecte les plus purs principes de l’Internet, de la pile TCP-UDP/IP et autres outils OpenSource qui forment les fondements du réseau des réseaux. Ce protocole est l’ennemi numéro un des ayants droits car les internautes bénéficient gratuitement d’œuvres numérique et le plus anachronique est que ces mêmes internautes ne sont pas inondés de publicités car le film démarre instantanément, qu’il ni a pas de message culpabilisant sur « le piratage c’est du vol » , et que leur gestion en bibliothèque virtuelle est beaucoup plus aisée et moderne qu’entasser des supports DVD d’un autre age. Plus insidieusement, les GAFAM font aussi la guerre à ce protocole, par exemple en filtrant le mot « Torrent » dans le moteur de recherche de Google, parce qu’il y a totale dé-intermédiation, que ces mastodontes du Net sont totalement inutiles. La prise de conscience par les internautes moyens que le partage de fichier sur le Net peut se faire directement, sans passer par aucun intermédiaire, est la plus grande menace pour les GAFAM. Pourtant, n’ayons aucun doute, l’avenir se trouve bien dans ce type de réseau P2P, l’inconnue est temps pour que la transition s’opère.

Mais BitTorrent à un très gros inconvénient; Les créateurs de l’oeuvre numérique ne sont pas rémunérés par ce processus. Certains pensent que c’est un juste contre-pouvoir face au géants de l’industrie culturelle qui tirent des milliards sous couvert de « droit d’auteur ». Il demeure vrai que ce piratage ne résout pas le problème de la rémunération juste et légitime des artistes, qui passent du temps, des efforts et un certain génie à produire ces biens immatériels. Aucune compensation (concerts, spectacle vivant) ne peut justifier qu’à l’ère du numérique, on ne rétribue pas ces personnes qui sont à l’avant garde de l’activité humaine.

Pour simplifier, le Partage Marchand vient résoudre le problème de BitTorrent. Tout auteur/artiste/créateur peut publier facilement et sans aucun frais, sur le Net, une oeuvre numérique, fixer un prix initial et réclamer un revenu escompté qu’il ne pourra pas dépasser. Ce contrat avec les internautes est des plus loyales car plus le bien sera acheté et plus son prix va décroître jusqu’à devenu nul. Aucun intermédiaire ou Ayant Droit de touche quelque chose dans ce processus, c’est un échange automatique direct entre le consommateur et le ou les créateurs.

Au lieu de rester dans l’ombre comme actuellement BitTorrent, car associé intimement au Piratage, le protocole du Partage Marchand et son format de fichier associé IGF donnent enfin aux artistes les outils pour sauter à pied joint dans le Numérique. Pas besoin de réclamer des subventions aux administrations et autres ministère de la culture, c’est un pur acte artisanal libéral, mais sans traîner tous les effets indésirables du capitalisme (spéculation, concentration, concurrence faussée,…), ni réclamer une hypothétique et improbable contribution créative.

Dans les mois qui vont suivre, nous mettrons à dispositions tous les outils pour mettre en place le Partage Marchand. Vous pouvez d’ores et déjà nous contacter pour tester sur iPhone l’application gratuitement avec TestFlight. (envoyer votre adresse mail correspondant à votre AppleID). Nous comptons publier cette appli sur AppStore en Janvier 2015, à 1€99 afin de rembourser partiellement les investissements/développements réalisés. Il est bien évident qu’une fois l’appli achetée, tous les services sont gratuits et nous ne voulons absolument pas nous positionner comme intermédiaire, car ce serait incohérent avec les principes P2P du protocole.

Il reste une incertitude face à la situation suivante. Imaginons une oeuvre numérique populaire, mais non proposée en Partage Marchand par leurs auteurs. Que penser de l’attitude d’un internaute qui se saisirait de l’oeuvre, comme il le fait actuellement en créant un fichier BitTorrent, et pourrait même toucher un revenu ? D’un coté, il parait légitime de mettre à disposition l’oeuvre sur le Net et ce « vol » manifeste est un moyen de pression pour inciter les vrais auteurs à publier en Numérique. D’un autre coté, il faut reconnaître un droit à chaque créateur de ne pas se faire piller ses œuvres, pour en tirer un revenu indu. Je pense qu’une solution raisonnable serait de légitimer le droit à publication de l’oeuvre d’autrui seulement si l’auteur n’a pas publié (un Time Stamping peut attester ce droit) et que si l’auteur réagit tardivement par rapport à l’internaute voleur, ce dernier devra lui reverser 90% du revenu touché mais ne sera pas sujet à un acte délictueux. Ainsi, il y aurait une très forte motivation pour les auteurs à publier en numérique et pour les internautes à numériser et à publier les œuvres anciennes ou en retard. Cette valeur de 90% est peut être arbitraire et mériterait plus ample réflexion, mais le Droit d’Auteur comporte des valeurs toutes aussi arbitraires; par exemple de durée de 70 ans après la mort de l’auteur. L’utilisateur n’aurait qu’à demander une oeuvre sur un moteur de recherche, qui répondrait en donnant la priorité à la publication de l’auteur réel si cette publication existe. Pour que l’effet « Partage » opère au maximum, il ne faut pas qu’il y ait multiplication des publications d’une même oeuvre. Une concurrence forcerait les internautes à proposer des prix et revenus les plus faibles possibles, surement au détriment des auteurs, c’est pourquoi une publication officielle de son auteur doit rendre les publications pirates illégales; un simple attribut du fichier IGF permet de bloquer les nouveaux achats tout en laissant les anciens achats disponibles sur le Net. Plus exactement, il y a redirection vers le site officiel de l’auteur. Comme toutes les transactions vont visibles sur les DHT du Net, il est très facile de réaliser un robot qui scrute le Net pour vérifier le bon respect des règles (celle du 90% en particulier), mais aussi des taxes sur le revenu, au moment des conversions en $ ou €.

Un nouveau format de fichier; IGF

La description ci dessous est relativement informelle pour faire comprendre l’utilité de ce nouveau format de fichier. Une spécification complète, en Anglais sera bientôt disponible pour toute développeur voulant proposer une implémentation. Enfin, vous pouvez me contacter (et voir sur GitHub) mon implémentation.

Le format de fichier HTML est une adaptation des formats de type SGML pour supporter simplement la notion d’hyperlien, mise en évidence par Tim Berners-Lee en 1991. A chaque fois qu’un client sélectionne un hyperlien, le serveur de la page courante analyse une balise « a », il lance une requête HTTP vers le serveur spécifié en préfixe de l’attribut « href ». Ce serveur retourne au client la page HTML classée dans l’arborescence désignée sous le suffixe du même attribut « href » de cette balise « a ».

Le principe est resté aujourd’hui le même sous HTML5 et le protocole HTTPS ne fait que chiffrer les transactions d’une session pour éviter qu’un individu analysant tous les échanges sur le canal de distribution (man in the middle), puisse lire ou reconstituer les données échangées.

Aucun support n’existe sur ces protocoles/formats pour supporter le Partage Marchand. Nous corrigeons en partie cette faiblesse en introduisant un nouveau format de fichier; Intangible Good Format, abrégé IGF.

D’abord, un fichier IGF est une encapsulation du fichier binaire qui est l’objet du partage marchand. Pour un ibook, ce sera vraisemblablement un PDF ou un ePUB. C’est le contenu de l’IG proprement dit, obligatoirement statique (son contenu ne change pas).

Le format IGF est composé d’un préfixe statique et d’un suffixe dynamique.

Le préfixe est décomposé par les éléments suivants, avec leur taille en octets spécifiée:

  1. le codage utf8 du caractère ‘⊔’ (3 octets) pour définir le format de fichier de type IGF.
  2. la version de la spécification de l’algorithme d’encodage/décodage, actuellement de valeur 1 et codée sur 1 octet.
  3. le type (type mime) du fichier contenant l’IG; codé sur 2 octets
  4. la taille de l’IG brut en octet, taille sur 8 octets
  5. le prix initial de l’IG, payé par le premier acheteur. Ce prix est décroissant conformément à la loi du Partage Marchand. codé sur 4 octets
  6. le revenu escompté final touché par le(s) créateurs de l’IG, sur 8 octets
  7. le nombre d’auteurs ayant contribué à la création de l’IG (2 octet)

Après ces premiers 28 octets, pour chaque auteur:

  1. l’identifiant (partie de la clé publique) de l’auteur (9 octets)
  2. le ratio relatif de participation à la création (1 octet)

Ensuite, le fichier IGF contient l’IG lui même de la taille précédemment spécifiée

Ensuite, pour chaque auteur:

  1. la signature (ECDSA), par cet auteur, du message constitué de préfixe (hors signature des autres auteurs), (132 octets). Cette signature porte aussi sur l’IG.

Maintenant, le fichier IGF contient une partie dynamique qui est nulle à la publication de l’IG. Pour chaque acheteur se présentant  pour acquérir l’IG

  1. la date (EPOCH en minutes) de la transaction (4 octets)
  2. l’identifiant de l’acheteur (9 octets),
  3. une référence librement choisie par l’acheteur (2 octets),
  4. la signature de la transaction (voir détail dans le code), (132 octets)
  5. la clé privée de téléchargement de l’IG pour cet acheteur (12 octets)

Donc pour x auteurs et y acheteurs, et pour un IG de taille s, la taille du fichier IGF est de 28+142x+s+159y octets.

La première remarque est que les signatures des créateurs garantissent que ni l’IG, ni ses attributs commerciaux n’ont été modifiés depuis la publication. Ces signatures donnent l’accord sur les répartitions des revenus et il n’est pas possible d’en changer.

Le suffixe est en revanche dynamique et croit en taille au fur et à mesure que des clients achètent le bien. Il est de la responsabilité de l’acheteur de ne pas diffuser la clé secrète lui permettant d’accéder à un de ses achats en mode HTTPS. Ainsi, cette clé n’est pas visible d’un tiers.

Une API (Application Programming Interface) minimale permet de définir les opérations principales sur un fichier IGF, localisé par une url donnée (sans ajouter l’extension .igf).

  • la donnée de l’url sans aucun argument retourne le prix courant du prochain achat.
  • la requête GET « url?id » retourne le solde de l’utilisateur d’identifiant ‘id’ pour cet IG. id est noté en base64 sur 12 octets
  • la requête GET « url?key » retourne l’IG binaire (penser à adapter le type mime). key est notée en base64 sur 36 octets; codage  base64(id acheteur sur 9 octets + position de l’acheteur sur 6 octets + clé sur 14 octets)
  • la requête GET « url?transaction » ajoute un utilisateur au suffixe du fichier IGF. La transaction contient la signature de l’acheteur sur la référence de l’IG. Une transaction est codée ne base64 sur 196 octets (159/3*4). Cette requête retourne une clé pour lire l’IG pour cet utilisateur ou un message d’erreur. La principale raison de refus (outre une mauvaise signature) est l’utilisation d’un date dans le futur. Les achats étant classés par date, un anti-datage fait insérer la transaction dans la liste des anciens acheteurs, cet acheteur payera donc selon sa position, potentiellement plus que s’il avant utilisé la date présente.

Dans le cas de deux acheteurs lançant leur requête d’achat presque au même moment, l’un des deux (celui arrivé en second) payera légèrement moins que ce qui lui été affiché au moment de l’achat.

Pour calculer le solde en ⊔ du compte d’un utilisateur donné (pour autoriser un nouvel achat), il faut interroger la base de données (type Berkeley) des IGS pour avoir la liste des IGS impliquées par cet utilisateur (comme auteur ou comme acheteur) et faire la somme algébrique des requêtes de solde pour chaque url, pour cet utilisateur en lisant le fichier IGF.

Si le serveur (Apache) peut lire tout le contenu d’un fichier IGF, il n’est pas possible depuis un client d’avoir accès au fichier complet, seulement à l’IG si l’on dispose de la clé valide. Enfin la requête est obligatoirement en HTTPS pour ne pas passer en clair cette clé.

Tous les nœuds du réseau ne possèdent pas une copie de tous les IG disponibles car cela saturerait vite ces nœuds et surtout, l’administrateur du nœud aurait accès gratuitement à l’IG. En revanche, comme pour un partage de fichier en BitTorrent, si un acheteur affecte un serveur au partage marchand, et seulement après achat de l’IG, le protocole copiera l’IG sur le serveur de l’acheteur en utilisant un sous-ensemble de nœuds possédant déjà le fichier IGF.

Rappelons qu’il n’y a aucun DRM associé aux IGs. Un acheteur peut techniquement extraire l’IG qu’il a téléchargé pour le publier hors IGF, mais il casse de la sorte le principe du partage des frais vis à vis de l’auteur.Nous pensons que l’absence d’intermédiaires (GAFAM) et le mécanisme des prix dégressifs devrait être dissuasif du piratage.

Une légère adaptation du protocole sur le serveur retourne un IG marqué (tatouage) de l’ID de l’acheteur. Ce n’est pas un système infaillible pour un expert du format binaire de l’IG, mais l’extraction des tatouages demande un certain travail hors de portée de novices. La stratégie reste que cela devienne à terme « ringard », surtout pour les jeunes, de pirater un fichier en Partage Marchand. N’oublions pas qu’il est prévue une part de création monétaire en ⊔, pour donner un accès gratuit à la culture numérique, mais il faut pour cela une adoption relativement massive du protocole car les non-membre seraient désavantagés.

La solution à la crise !

Le titre de ce post est volontairement provocateur. Je n’ai pas la prétention d’avoir découvert la vérité économique/politique, la solution miracle qui éliminerait radicalement la pauvreté dans le monde, la pénibilité au travail, la solution au financement de la transition énergétique et à l’éducation massive des peuples pour les détourner de l’envie de se faire la guerre.

L'économie avant le Net

L’économie avant le Net

Cependant, je veux bien prendre le risque de passer pour un fou, pour un illuminé si cela me permet de recevoir des remarques réfléchies, des critiques sérieuses et argumentées sur le fond, venant d’experts de l’économie, de la finance, du droit et même de l’informatique (mon domaine de formation).

Ma proposition peux se résumer de la façon suivante :

La véritable Économie Numérique n’existe pas encore en 2014.

Or cette nouvelle économie à un potentiel énorme de croissance, d’emplois et de recettes fiscales, à tel point que l’économie « classique » pourra y puiser des ressources pour financer une écologie nécessaire.

L’économie numérique, selon ma définition, traite exclusivement des biens à coût marginal nul, donc hébergé par le Net. Je ne suis pas le premier ni le dernier à venter l’Internet pour sauver le monde, mais j’appuie cette assertion sur le raisonnement suivant:

La notion économique de prix d’un bien ou d’un service, telle que nous la connaissons depuis d’Antiquité, n’est pas adaptée aux biens numériques. Maurice Allais par exemple, ne s’est pas penché sur la formalisation des échanges de biens immatériel dans son œuvre « Traité d’économie pure » car il est évident que le potentiel de l’Internet ne s’était pas exprimé en 1943, ni même en 1988, quant il reçu le prix de la banque de Suède en l’honneur de Nodel. L’économie de 1988 n’est pas très différente de celle de 88 avant J.C. et même la révolution industrielle n’a pas changé la définition des prix pour les biens matériels et les services. En revanche, le Net change foncièrement l’économie (des biens rares) dans ses fondements.

Je prétends que 99% des échanges numériques possibles ne sont jamais réalisés car l’une des deux parties est lésée dans la transaction. En conséquence, il y a une forte propension au piratage, y compris au piratage de proximité (échange de disque-dur non quantifié par la Hadopi) et une intermédiation abusive des GAFAM (aucun Français !), qui maintient la majorité des créateurs numériques en grande précarité, alors même que ces derniers définiront le modèle prépondérant d’activité du XXIe siècle.

La Théorie du Partage Marchand explique qu’un échange démocratique de bien immatériels doit vérifier certaines lois (non respectées actuellement !). La relation un-un instantanée d’échange d’un bien matériel ou d’un service doit être remplacée pour un bien immatériel par une relation un-plusieurs, dans le temps, incluant un mécanisme automatique de remboursement partiel, de telle façon que tous les acheteurs aient payé à tout moment le même prix, décroissant vers zéro, et en même temps, que le créateur reçoive un revenu cumulé croissant et borné par une limite initialement proposée à la diffusion du bien sur le Net.

L’échange dans le monde physique se mue en partage dans le monde numérique, sans subir les contraintes du capitalisme, à savoir :

  • La spéculation n’a pas de prise sur le Partage Marchand
  • Le besoin de personne morale (entreprise) n’est pas justifié pour l’économie numérique
  • Les investissements sont automatiquement supportés par l’acte d’achat dans le temps.
  • Internet se substitue aux banques de détail pour assurer la fonction de monnaie.

Et le plus profond changement est surement la perte de la prédominance de la course aux richesses matérielles, pour une course à la satisfaction culturelle, via son identité numérique et les biens associés, créés ou achetés. Cela s’accompagne d’une valorisation des activités de création rémunératrice, par la qualité des biens évalués directement par les internautes acheteurs, sans intervention d’une quelconque autorité.

Il n’est pas déraisonnable de penser que l’économie numérique telle que je la définis permettrait la création d’un nouveau secteur « quaternaire », après celui « tertiaire » des services et que le XXIe siècle voit la prédominance à terme de ce secteur dans l’activité économique globale.

La Partage Marchand ne peut d’installer qu’avec une crypto-monnaie mondiale, dédiée aux particularités du numérique. Le moyen de paiement est nécessairement gratuit, open-source, en P2P, sans effet Ponzi (contrairement à Bitcoin).

J’invite le lecteur à trouver tous les détails et autres justifications de ma proposition sur ce blog, avec ce papier…et je l’invite à me poser directement des questions et me faire part des critiques.

Je ne pense pas être aveuglé par le Partage Marchand, comme l’est Galuel avec la TRM, mais si vous pensez que je me trompe ou que je formule une théorie non applicable, alors merci d’avance de ne pas me laisser seul, dans une indifférence polie. Cette découverte du partage marchand a bouleversé depuis plus d’un an le champs d’investigation de mes recherches, et j’aurais adoré avec 20 ans de moins, faire une thèse sur ce sujet. Sachez que je n’ai aucune position académique à défendre, mais il est très difficile de pénétrer le domaine de la recherche en économie tant ce milieu est fermé. Critiquez autant que vous pouvez, partagez et diffusez des articles sur le Partage Marchand. Je vous en serai très reconnaissant.

Je sais que j’ai procédé à l’inverse de l’approche classique consistant à faire une étude d’antériorité, construire une bibliographie pour ensuite apporter ma petite pierre. Je suis parti de quelques connaissances basiques en économie mais surtout de ma bonne connaissance de l’Internet. Aussi, je vous remercie d’avance de me fournir des pistes que d’autres chercheurs auraient explorés, quelque soit leur domaine, pistes que je n’aurais pas trouvé, ni analysé en détail, ni compris. Enfin, je suis à la disposition de tout journal, toute revue d’économie ou tout comité de lecture que l’on me conseillerait pour soumettre un papier sur le Partage Marchand.

Laurent Fournier

Droit d’unicité

Ce post est plus une question adressée au plus juristes d’entre vous qu’une réflexion de plus. Vous pouvez me contacter par e-mail si vous préférez.

A l’époque du Net, est-il envisageable de demander un droit d’unicité d’identité numérique ?

Pour comprendre ce besoin, il faut revenir à la notion d‘identité numérique.

L’État donne un numéro unique à chaque habitant de son pays dès sa naissance. En France, c’est le numéro de sécurité social qui joue ce rôle. Ce simple numéro est signifiant, cela veut dire que chaque fois que vous donnez votre numéro de sécurité sociale à quelqu’un, il peut en tirer des informations personnelles (sexe, age, lieu de naissance,…) qui devrait lui rester confidentielle, ce qui soulève un problème pour la CNIL. Ce numéro n’était jusqu’à présent jamais utilisé pour prouver son identité. C’est la possession physique d’une carte papier ou plastique (carte nationale d’identité, passeport,…) et la signature manuscrite choisie par la personne, qui permettaient jusqu’à présent de prouver son identité.

Or avec le numérique et puisque l’on fait de plus en plus d’opérations à distance, il devient utile de compléter la possession d’une carte par deux autres moyens d’authentification; une biométrie (empreintes, iris,…) et la connaissance d’une passe-phrase, un mot de passe connu seulement de la personne. Soit les cartes incorporent une puce, soit le téléphone simule la fonction de la carte, mais une authentification moderne forte exigera toujours trois éléments:

  • un objet que vous possédez (téléphone, carte)
  • une information sur votre corps (biométrie)
  • une phrase secrète que vous connaissez seul

Historiquement, c’est une autorité de l’état qui produit cette carte, à un coût non négligeable pour la nation, et par construction, la passe-phrase est enregistrée sur une base de donnée centrale dans le cas de perte par le propriétaire (et un gros risque de fraude!). C’est comme si une banque remettait à un adolescent de 16 ans un chéquier en lui imposant une signature manuscrite particulière.

Le citoyen du XXIe siècle devrait avoir le droit de choisir lui même, déconnecté d’Internet, un jeu de clé cryptographique asymétrique (clé publique, clé privée) et ainsi de pouvoir utiliser sa signature électronique, non imposée. En plus, il devrait pouvoir obtenir de l’administration 1/ la preuve que cette signature est bien associée à son identité et donc à la donnée de son numéro de sécurité social vérifié par un agent assermenté, et 2/ qu’il ne possède qu’une seule identité et puisse prouver ce fait à un tiers.

Si l’administration était jusqu’à présent responsable d’allouer de façon unique un numéro de sécurité sociale (aux erreurs de saisie prés et aux effets de personnes nées à 100 ans d’intervalle), elle ne donne aucune preuve de l’association avec une possible signature électronique de la personne concernée.

Pourtant, ce droit serait très simple à satisfaire; Il faut et il suffit que toute personne qui se présente devant le service d’état civil d’une maire,

  • présente ses papiers d’identité qui lui corresponde et qui atteste la véracité du numéro de sécurité social présenté,
  • signe électroniquement le hashé (voir définition dans un cours de cryptographie) du numéro de sécurité social,
  • l’agent vérifie que la clé publique et le hashé ne sont pas déjà déposés sur Internet.

Si la procédure est validée par l’agent, ce dernier met alors en clair l’information minimum suivante (dans une table de hashage distribuée sur le Net):

HASH_NUM_SECU+CLE_PUBLIQUE+SIGNATURE_HASH

(moins de 500 octets par citoyen!)

Ainsi, même si un citoyen s’enregistre dans une marie à 1000 km de son habitation, il ne pourra jamais s’enregistrer sous deux identités numériques différentes. Bien qu’il puisse créer plusieurs couples (clé public, clé privé) et donc se définir des comptes en préservant son anonymat, il ne pourra disposer que d’un seul compte principal attestant l’unicité de son identité.

En signant électroniquement tout message, même à distance, il prouve qu’il est bien le propriétaire d’un numéro unique non signifiant.

Ce nouveau besoin est indispensable dans le cas d’une institution qui voudrait créditer une somme d’argent à un ensemble de personnes sans qu’il soit possible pour un individu de frauder se déclarant plusieurs fois.

L’État exige de connaitre l’identité de ses ressortissants par exemple pour suivre leur déplacements à l’étranger, mais en retour, un citoyen devrait pouvoir exiger de l’administration un système informatique qui lui permette de prouver l’unicité de son identité à quiconque sans dévoiler aucun attribut de cette identité ou une information minimale (vivant ou mort, année de naissance).

Précisons que le coût de satisfaction de ce droit est vraiment ridicule et sans comparaison aux plans centraux prévus pour délivrer une identité numérique à chaque citoyen. Il faut disposer d’un téléphone portable pour user de ce droit. Aussi, il ne s’agit d’un devoir, qui imposerait à chaque citoyen l’achat d’un smartphone.

Nous avons besoin de ce droit pour mettre en œuvre l’Eurofranc avec un début de création monétaire citoyenne. Quelle démarche faut-il engager pour espérer obtenir ce droit citoyen à terme ? Faut-il une requête à l’Assemblée Nationale ou à un tribunal administratif ?

Merci pour votre aide

LF